Ce lien si fort, si tendre et pourtant il arrive que ce lien ne soit pas tel qu’on l’a imaginé, il peut se produire une sorte de désynchronisation entre le moment de la naissance et l’indisponibilité psychique de la maman. Un accouchement interminable, une épisiotomie ou une césarienne pratiquée en urgence, peuvent empêcher ou retarder la rencontre avec ce petit être tant désiré. Parfois aussi, la grossesse est raccourcie, notamment en cas de prématurité. Bébé naît avant la date et la maman n’a pas encore fini son travail intérieur.
La maman peut éprouver une certaine déception par rapport à l’accouchement qu’elle avait tant idéalisé et peut avoir besoin d’un temps pour se restaurer elle-même. Cela n’empêche pas les mamans d’être disponibles pour leur enfant concernant les soins quotidiens et l’attention à l’égard de bébé.
Si la désynchronisation perdure au-delà d’une dizaine de jours et que le plaisir d’être avec son enfant n’apparaît pas, alors un sérieux malaise apparait. En effet, du côté de bébé, de l’anxiété ou de la colère peuvent se ressentir face à la menace de perdre ce lien avec sa maman et du chagrin en cas de ressenti de la perte du lien. Du côté de maman, peut se développer de la culpabilité de ne pas avoir l’élan maternel et un mal être plus profond avec de plus sérieuses conséquences dans le temps.
Comment cultiver le lien mère enfant
Le premier lien entre bébé et vous, c’est le contact physique. Votre bébé identifie son bien-être et sa sécurité via votre peau, votre odeur corporelle et votre chaleur. Vous n’avez pas besoin de faire quoi que ce soit, cela se fait naturellement. Votre regard et votre voix sont aussi des signaux positifs. Regardez bébé ou parlez-lui et il se sentira valorisé. Le lien se nourrit ainsi, que vous en ayez conscience ou non. Mais l’inverse est aussi vrai, ce contact répond à un besoin instinctif chez vous : Aimer et protéger, cela nourrit votre sentiment de maman qui est l’une de vos plus hautes valeurs.
Vous recevez ainsi des ressentis positifs, qui vous vont vous faire sentir aimée, alors même que bébé n’en a pas conscience car c’est une évidence viscérale pour lui. Il n’y pense pas, et c’est là le secret : il ressent, tout comme vous. C’est ça l’esprit de la sophrologie : Ressentir plutôt que de réfléchir. L’abstention interprétative du mental, va permettre de laisser émerger ces sensations agréables qui définissent qui vous êtes. Le mental dira : « P
eut-être que je m’y prends mal, peut-être que je suis une mauvaise mère, je vais le nourrir pour le calmer », vos ressentis diront « Je suis présente à moi-même et à mon bébé, nous nous réconfortons l’un l’autre, nos regards nourrissent de belles choses en nous ». Ne vous inquiétez pas, l’avoir dans vos bras ne l’empêchera pas de pleurer parfois, mais ce que j’essaie de vous dire c’est que les réponses les plus simples sont déjà là : La présence, la chaleur et la douceur vous relient et caractérisent ce lien extraordinaire.
En sophrologie j’utilise ce contact de la peau, entre la maman et le bébé, proposant un massage intuitif de la maman, envers son enfant. On prend le temps de ressentir pleinement le toucher, le contact. J’invite également les mamans à écouter le rythme respiratoire de leur bébé, en posant doucement les mains contre les côtes du bébé, et en se laissant guider par l’ouverture et la fermeture du diaphragme engendrés par la respiration. Le sentir vivre, le sentir grandir sont des aspects précieux et indispensable à la connexion à votre enfant. C’est une écoute intérieure, par vos sens externes.
Côté maman, on revisite des sensations d’enfance, ses relations avec ses images parentales, sa place éventuelle dans la fratrie. Cela va à la fois nourrir la fonction parentale et, en même temps, nourrir le lien avec le bébé. Ce travail a parfois du mal à se faire sans aide extérieure. Il y a peut-être des événements traumatiques trop douloureux qui ne peuvent être abordés et dépassés. Mais il est primordial de réaliser ce travail d’introspection et de projection dans l’avenir. Car il est nécessaire pour devenir à son tour parent et éviter de transmettre des choses douloureuses et pas toujours c
onscientes à son enfant (on parle de transmettre du stress mais cela concerne aussi les émotions ou des traits de caractère). Et ce n’est pas parce que vous avez eu une enfance malheureuse que ce sera le cas pour votre enfant.
Quoi qu’il en soit, si aujourd’hui vous décidez de franchir le pas vers votre parentalité, en cultivant le lien avec votre bébé c’est que, quelque part, vous avez déjà avancé sur votre propre histoire.
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